Pour comprendre les strates d’émotions, prenons l’exemple de Leona.

Leona 25 ans, laisse ses parents décider de quasiment tout pour elle. Ce sont ses parents qui ont fait le choix de sa scolarité. Ils s’invitent régulièrement dans sa vie privée. Ils ont choisi à sa place le nouvel appartement de Leona, et leur avis plus insidieux pour le choix de son conjoint.

Leona aime ses parents, mais souvent elle aimerait qu’ils la laissent  un peu la bride lâche.. Elle souhaiterait un peu de libre arbitre. Cependant,  elle ne leur a jamais rien dit et accepte presque toujours leurs décisions.

Nous constatons bien ici que les émotions ressenties par Leona ne sont pas en accord avec celles qu’elle affiche auprès de ses parents. Ce sont ses différentes strates d’émotions.

Leona  pense qu’en acceptant les choix de ses parents sans broncher, elle aura la paix. Elle se trompe. Car plus elle acceptera leurs décisions sans émettre d’objections, plus ils se mêleront de sa vie privée. Donc moins elle aura la paix.

Ce que Leona pourrait faire pour s’affirmer, c’est commencer par comprendre les différentes émotions qui vivent en elle. Ces fameuses strates d’émotions.

Leona, comme nous tous, subit trois strates d’émotions : l’émotion primaire, l’émotion factice et l’émotion originelle.

Développons :

Les strates d’émotions

L’émotion primaire

L’émotion primaire, c’est l’émotion que nous ressentons en premier lieu. Il peut s’agir d’une émotion dirigée vers l’autre, ou vers nous-mêmes. Parfois les deux.

Dans le cas de Leona, il s’agit de la colère. Elle est en colère après ses parents, parce qu’ils ne la laissent pas décider seule de sa vie. Elle est en colère après elle-même car elle n’arrive pas à dire non à ses parents. Chacune de ces colères alimente l’autre.

L’émotion factice

L’émotion factice, c’est l’émotion qu’on peut voir, celle que nous laissons apparaître. C’est donc celle que l’autre va voir et interpréter, pas forcément bien d’ ailleurs. Quand nous ne nous affirmons pas, cette émotion induit une erreur de jugement de la part de notre interlocuteur, et pour s’ en sortir ……

Les parents de Leona pensent que leur fille adorée est heureuse (émotion factice) des choix qu’ils font pour elle. Car Leona les remercie avec le sourire quand ils lui apportent cette aide.

L’émotion originelle

L’émotion originelle, c’est notre émotion authentique, celle que nous gardons cachée au fond de nous.

Parfois trop cachée…

Au fond d’elle, Leona ressent un mélange de tristesse et de peur. Elle est triste de ne pas réussir à affirmer ses limites. Et elle a peur d’affronter ses parents .Cependant,  si elle prenait vraiment conscience de cette peur, elle pourrait commencer à réagir, plutôt que de tenter d’arrêter d’ avoir mal. Elle saurait alors que ce qui lui manque, c’est un peu de courage et de savoir faire. Il lui suffirait d’exprimer à ses parents ce qu’elle ressent au fond d’elle : cette tristesse que ses parents ne voient absolument pas.

En effet, si nous voulons nous affirmer, c’est notre émotion originelle que nous devons exprimer. Car c’est la plus représentative de nous. Le danger est qu’ a prendre l’ habitude de l’ ensevelir, on ne sait parfois plus très bien ou creuser pour la sortir.

Exprimer notre émotion originelle permet de nous soulager, de réduire les tensions, et de mieux faire comprendre notre position. Ca se travaille, entre autre en comprenant que le fait de s’affirmer ne fait pas toujours en sorte qu’on est moins aimé. On pourrait se dire que ce n’est pas valable dans le milieu professionnel ou social, et pourtant, on serait surpris.

Pour clôturer, je dirais qu’il ne faut pas confondre se maîtriser quand nécessaire, et bétonner une émotion forte sur du long terme. Le premier cas est souvent salvateur lors de situations sensibles, quand au deuxième, vous pourriez ‘exploser’ quand votre vigilance psychique se relâchera (épreuves de vie, prise de conscience violente..).

En bref, dites ‘non’, au déni, ‘ parfois ‘ à la maîtrise, et .. ‘oui’ aux émotions. Sans cela, nous ne serions que des machines … C’est en cela que l’on fait le constat de ces strates d’émotions

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